Effets de la levure vivante Actisaf Sc47 mélangée à l’aliment sur le comportement du cheval
Effets de la levure vivante Actisaf Sc47 mélangée à l’aliment sur le comportement du cheval
ÉQUIDÉS
Auteur(s) : CATHERINE HALE*, Andrew Hemmings**, Karim Adjou***
Fonctions : *Lesaffre Feed Additives (Royaume-Uni). Article tiré d’une communication orale du symposium « Healthy diet, healthy animals » organisé lors du congrès mondial vétérinaire à Prague, le 17 septembre 2013.
**Royal Agriculture University (Royaume-Uni).
L’influence de la levure vivante Actisaf Sc47 sur le comportement des animaux est démontrée. Celle-ci calme certaines espèces domestiques, telles que les vaches et les moutons. Ses répercussions positives seraient liées à un effet médiateur sur les populations de récepteurs de la dopamine, à la fois dans l’intestin et le cerveau. En effet, les mécanismes dopaminergiques contrôlent d’autres aspects de l’alimentation relatifs à un changement de comportement chez les équidés¹ (les stéréotypies qui se développent souvent en réponse à l’ennui, au stress ou au manque de contact avec des congénères, par exemple), grâce aux opioïdes endogènes et à leurs récepteurs².
Malgré l’utilisation répandue de produits qui affectent le comportement des chevaux, aucune étude sur l’influence des levures vivantes n’a, à ce jour, été publiée. Une enquête a récemment été menée auprès de cavaliers et de propriétaires de chevaux. Les produits apaisants, le plus souvent des vitamines et des minéraux distribués comme suppléments, sont utilisés par 21 % des personnes interrogées.
OBJECTIF DE L’ÉTUDE ET EXPÉRIENCE
Cette enquête visait à identifier les effets positifs sur les réactions et le comportement des chevaux domestiques nourris à l’écurie avec la levure vivante Actisaf Sc47.
Huit chevaux en bonne santé, logés en box, sortent deux fois par jour pour faire de l’exercice. Ils sont nourris avec du fourrage et suivent un régime à base de concentrés. Tous sont considérés comme en période de travail léger et maintenus à une note d’état corporel de 5, selon le système d’évaluation américain³.
L’expérience, conçue comme un essai croisé (en cross over, une méthode qui utilise le patient comme son propre témoin), se compose de deux périodes de traitement. Les animaux sont affectés à l’un des deux régimes (pas de levure ou 10 g par jour d’Actisaf Sc47). Chaque période se compose de trois semaines d’adaptation. La récupération des données dure cinq jours et deux jours de cross over sont prévus. Pendant les périodes de collecte, la réactivité des chevaux au cours des tâches normales effectuées à l’écurie est observée et notée selon l’échelle de Likert qui va de 1 à 10 (1 équivaut à l’absence de réaction, et 10 à un animal qui tressaute, se cabre, tourne en rond, etc.). Chaque équidé est évalué par trois personnes distinctes et la moyenne des scores est retenue. Ces chiffres sont ensuite analysés via le test statistique de Wilcoxon.
RÉSULTATS
Les moyennes des scores comportementaux des chevaux qui ont reçu la levure vivante sont significativement (T = 0, p < 0,001) moins élevées que celles de leurs congénères non supplémentés. Ces résultats semblent indiquer que l’alimentation qui contient des levures vivantes pour les chevaux à l’écurie peut réduire la réactivité et induire des comportements positifs. L’expérience met en évidence l’influence de la levure sur le comportement d’apaisement des chevaux en stabulation. Là où d’autres additifs (magnésium et tryptophane) produisent des résultats variables qui vont de la simple excitation à la somnolence, la levure offre une autre option abordable, avec des effets toujours reproductibles. Bien entendu, les recherches futures devraient se concentrer sur l’élucidation des effets neurologiques de la levure, avec l’implication de la dopamine et des voies de médiation opioïdes dans l’intestin et le cerveau. Cette recherche conduira certainement à l’identification des molécules issues des cellules de levures purifiées capables d’expliquer cet effet apaisant sur les animaux.
1 McBride et Hemmings, 2009.
2 Hemmings et coll., 2006.
3 Carroll et Huntington, 1988.