Améliorer les poulains par le transfert immunitaire de la jument et stimuler la croissance du poulain
Quel rôle joue la nutrition maternelle pour avoir des poulains en bonne santé ?
La nutrition maternelle en fin de grossesse joue un rôle crucial dans la qualité du colostrum de jument pour maintenir une bonne santé poulains dans la filière équine. Quand les poulains ne reçoivent pas suffisamment d’immunoglobulines via le colostrum, ils deviennent sensibles aux infections en raison de l’échec passif du transfert. Pour cette raison, chaque poulain doit recevoir un niveau adéquat d’immunoglobuline G (IgG) dans le colostrum pour atteindre des taux sériques d’IgG supérieurs à 800 mg/dl pour un bon transfert et une immunité adéquate. IgG sérique de niveaux entre 400 et 800 mg/dl sont considérés insuffisants comme un transfert passif chez le poulain et son incidence a été estimée entre 3% et 38% (Austin et al., 2013)
Que sont les immunoglobulines et pourquoi sont-elles importantes ?
Les immunoglobulines sont des protéines du sang qui protègent un animal contre les agents pathogènes. Ces protéines, également appelées anticorps, confèrent une protection immédiate aux nouveau-nés via le placenta de la mère chez les espèces carnivores, un processus appelé immunité passive. Ce processus de transfert passif est différent pour les herbivores. Les juments gestantes, par exemple, ont un épithéliochorial placenta, qui empêche le transfert d’anticorps ; ainsi, l’immunité passive chez les chevaux passe par le colostrum. Une forte concentration d’IgG correspond à une forte qualité du colostrum et la supplémentation des juments en levure le probiotique peut aider à atteindre des concentrations élevées d’IgG chez les poulains.
Comment s’est mis en place l’essai pour tester l’apport de la levure probiotique à l’amélioration de la santé des poulains ?
Dans cette étude, les chercheurs ont sélectionné 40 juments gestantes qui ont été assignées au hasard à l’un des deux groupes. Dans le premier groupe, les probiotiques de levure Actisaf® Sc 47 a été ajouté à la ration de base de 20 juments gestantes (10g/jument/jour) à partir du jour 300 de gestation. Le deuxième groupe était composé de 20 juments gestantes témoins ayant reçu le même régime de base sans supplémentation supplémentaire. Toutes les juments ont été logées dans les mêmes conditions qui comprenaient des espaces acclimatés avant la parturition avec accès à eau et foin de graminées mélangées ad libitum.
Quels ont été les résultats des essais sur le terrain ?
Deux échantillons de colostrum ont été prélevés sur chaque jument avant la première tétée. Un total de 20 ml de colostrum a été collectés manuellement après avoir jeté les deux premiers flux de lait de chaque glande mammaire après la naissance. Ensuite, les échantillons ont été stockés et congelés à -20°C. L’analyse consistait à mesurer les concentrations d’IgG dans le colostrum et le sérum de jument préalablement prélevés des poulains. La figure 1 montre que les juments supplémentées avec un probiotique de levure avait une qualité colostrum significativement plus élevé que le groupe témoin (+14,5 %). D’ailleurs après, en comparant les échantillons de sérum de poulain des deux groupes, la concentration d’IgG était significativement plus élevée chez les poulains des juments supplémentées en levure probiotique (+21,86%). La concentration d’IgG dans les échantillons de sérum de poulain avant la première tétée était similaire dans les deux groupes (Figure 2) tant que les poulains n’avaient pas reçu de colostrum et étaient immunologiquement naïf. Ces résultats reflètent l’effet des probiotiques de levure qui améliore le transfert de l’immunité passive aux poulains.






