Quel rôle jouent les pratiques d’entraînement et de compétition sur le risque de contamination virale des voies respiratoires chez le cheval ?
Les maladies respiratoires infectieuses sont l’une des raisons les plus courantes pour lesquelles les chevaux de sport sont retirés de la performance. En 1997, le Département de l’agriculture des États-Unis (USDA) a réalisé une étude pour identifier les préoccupations majeures des acteurs de la filière équine. Les résultats ont montré que les problèmes liés au système respiratoire des chevaux étaient le 3e problème de santé le plus important rapporté par les répondants à l’enquête avec une majorité déclarant qu’ils considéraient les diverses formes de maladies respiratoires virales (virus de la grippe, virus de l’herpès…) comme leur plus grande préoccupation parmi toutes les maladies infectieuses (Hinchcliff, Kaneps et Geor, 2014).
Le risque d’infection chez les chevaux est particulièrement élevé en raison des contacts fréquents entre des individus d’écuries différentes dans lesquelles l’environnement microbien n’est pas le même. Dans les activités sportives, en particulier, la gestion du cheval est un facteur de risque important. Pendant l’entraînement et les compétitions, par exemple, les chevaux sont fréquemment rassemblés en grands groupes dans les installations de compétition, un processus qui augmente la probabilité qu’ils soient exposés à de nouveaux agents pathogènes contagieux. La participation aux ventes de yearlings est un autre facteur de risque, les jeunes chevaux d’origines diverses étant regroupés dans un même lieu.
Par exemple, les résultats d’une étude menée lors de quatre événements (deux concours hippiques et deux ventes de pur-sang) pour déterminer si les chevaux excrétaient des virus respiratoires à leur arrivée, ont révélé ce qui suit : EHV-1 était excrété par 3,3 % des chevaux, EHV-4 de 1,1 % et la grippe de 0,8 %.
Il a également été noté que les jeunes chevaux (moins de 2 ans) présentent un risque significativement plus élevé d’excrétion d’EHV-1 par rapport aux chevaux plus âgés (Carlson & al., 2013). L’environnement des événements collectifs est donc très propice à la contamination par des chevaux porteurs de virus.
Un niveau élevé de risque de contamination peut également être lié à un mode de vie confiné où les chevaux sont gardés en permanence dans des écuries, un entraînement intensif, facteurs qui altèrent leur fonction immunitaire. Tout comme le dessèchement et l’irritation des muqueuses, causés par la friction du flux d’air, peuvent affecter l’immunité non spécifique chez les athlètes humains, les mêmes facteurs sont susceptibles d’avoir un impact sur la santé des chevaux de sport (Hinchcliff, Kaneps, & Geor, 2014).